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 Sujet du message: [13+]Lugubrance Ville
MessagePosté: Sam 10 Mai 2014 15:42 
Lvl 4
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Bonsoir,

J'ai promis à Yass de poster cette fiction. Elle est entièrement originale, je vous remercierai donc de me demander si vous comptez un élément de cette histoire.
Je rajouterai un message lorsque je poste un nouveau chapitre, et je mettrai un spoiler sur ce message.

Résumé : Le rat de la Mère Pabell a encore disparu. Le prix des œufs et de la farine augmente exponentiellement. Pendant ce temps, les membres de la Mafia Sco ont vent d'un humain et décident de le revendre au marché noir. Lorsque Léonard tombe dans le placard sous l’évier de ses grands-parents, il ne s’attend pas à être emporté dans une aventure loufoque et rocambolesque !

Warnings : Humour et blagues tout aussi douteux, jeux de mots foireux

Chapitre 1-Chute sous l'évier :
Spoiler:
Chatouillis-les-Pies était un petit village perdu au fin fond de la France. Si perdu d'ailleurs, que même les habitants de son homologue, Trifouillis-les-Oies, n'en avaient jamais entendu parler. Il faut dire qu'avec un total de 63 habitants, avec une moyenne d'âge de 68 ans, ce n'était pas l'endroit touristique le plus réputé de la région.

C'est ici que vivaient les grands-parents de Léonard, jeune homme de dix-sept ans. Les parents de celui-ci avaient décidé de prendre des vacances en amoureux, et, en bons parents attentionnés, avaient conclu que pour se débarrasser de lui, Chatouillis-les-Pies était l'endroit rêvé.

Ainsi, Léonard se retrouva dans sa chambre, à regarder la pluie tombant à grosses gouttes sur sa fenêtre. Il soupira. Il donnerait n'importe quoi pour avoir quelque chose à faire.

« Léonard, mon chéri ?
Il tourna la tête vers sa grand-mère.
— Oui ?
— Est-ce que tu pourrais réparer l'évier de la cave ?

Cette réparation lui apparut comme un cadeau venu du ciel.

— Bien sûr, Mamy ! Je m'en occupe tout de suite.
— Tu es vraiment un amour ! »

Elle quitta la chambre avec un grand sourire.

Tout le monde connait ces placards sous l'évier, où personne n'ose aller fouiller de peur de ce qu'il pourrait y trouver. Léonard contempla le placard sombre et humide avec méfiance. Il était incapable d'en voir le bout. Il tendit la main vers le fond mais ne rencontra aucune résistance. Il tata le sol, pour ne sentir que le ciment froid sous sa paume. Apparemment, ce placard était bien plus profond qu'il ne le pensait.

Mettant ces considérations de côté, il se mit au travail. Il prit une clé à molette, et commença à dévisser les tuyaux. Il sentait l'eau lui couler sur les mains, rendant sa peau et l'outil glissants. Le tuyau se détacha d'un côté, et il tira dessus pour voir jusqu'où allait l'autre bout. Il ne le vit pas. Fronçant des sourcils, il glissa sa tête par l'ouverture. A quatre pattes, il s'avança dans le placard pour décrocher le reste du tuyau. Malheureusement pour lui, lorsqu'il posa sa main droite sur le sol, il glissa sur une éponge qui traînait par-là. Sûr qu'il allait s'étaler au sol, il ferma les yeux et se prépara à l'impact. Sauf qu'elle ne vint jamais.

Il ouvrit les yeux pour se voir tomber dans le noir, et perdit connaissance.

___


Il grogna en ouvrant les yeux. Il regarda au-dessus de lui, pour ne voir qu'un ciel grisâtre. Un ciel ? Se redressant soudainement, il remarqua qu'il se trouvait en plein milieu d'un chemin. Il se leva. Sa tête lui faisait mal, et son dos protestait contre cette sieste forcée sur le sol dur.

Tout autour de lui, il n'y avait que du brouillard. Il pouvait à peine voire plus que le bout de son nez. Ce qu'il avait pris pour le ciel n'était en fait que de la brume. Il se souvenait vaguement d'avoir avoir glissé sur une éponge avant de se réveiller ici.

« C'est pas possible, je rêve… grommela-t-il. »

Devant lui, il y avait un grand portail. S'il avait dû être superbe dans le temps, il était maintenant rouillé et couvert de lierre. Au point où il en était, Léonard décida qu'il n'avait rien à perde, et traversa le portail.

De l'autre côté, il y avait toujours autant de brume. Il continua d'avancer. Il ne pouvait même plus voir le portail derrière lui. Seul le bruit de ses pas résonnait dans le silence, et pourtant même ceux-ci étaient atténués par le brouillard. Au bout de quelques minutes, il remarqua que le temps semblait se dégager. Il pouvait maintenant discerner les formes des arbres autour du chemin, et crut même apercevoir la silhouette de ce qu'il pourrait considérer comme une ville un peu plus loin.

Il entendit de la musique derrière lui. Il se retourna, le cœur battant, à la recherche de la source. L'appréhension au creux de son estomac, il se demanda ce qu'il allait découvrir…

Sûrement pas ce qui émergea du brouillard. Le véhicule était un véritable orchestre ambulant ! C'était une étrange voiture, couverte d'instruments de musique ! Les roues ressemblaient à des xylophones qui en tournant venaient taper contre des baguettes, créant ainsi une mélodie. Sur le toit, de la fumée s'échappait d'une cheminée. La vapeur faisait alors tourner une hélice qui déclenchait un rouage, actionnant ainsi un accordéon géant. Parmi ce capharnaüm, Léonard discerna également des trompettes, des trombones, une drôle de harpe, des clochettes accrochées un peu partout et des instruments exotiques dont il ne savait même pas le nom.

Mais, bien que le véhicule soit on-ne-peut-plus étrange, son conducteur n'avait absolument rien à lui envier ! Il avait, sortant de ses mèches rousses mal coiffées, deux cornes de bélier s'enroulant sur son crâne. Il était vêtu d'un costume vert pomme, et chantait à tue-tête sur le tintamarre qui se s'élevait derrière lui, tapant du pied sur une timbale.

Arrivant au niveau de Léonard, il le remarqua sur le bas-côté. Il arrêta son véhicule qui cessa de faire du bruit.

« Bien le bonjour, jeune homme ! »

Le jeune homme en question le regarda en silence pendant quelques secondes, n'en revenant pas ses yeux. Ou plutôt son imagination. Parce que c'était un rêve, obligatoirement.

« Alors, on a perdu sa langue ?
— Euh, bonjour. Qui êtes-vous ?
— Appelle-moi Allegro. Tu veux monter ? Le chemin jusqu'à la ville est encore long à pied. »

Léonard eut un moment d'hésitation. En même temps, qui n'en aurait pas ? Un type avec des cornes et des goûts vestimentaires plus que douteux venait de lui proposer de monter dans un véhicule carrément louche et tellement bruyant, qu'il ne serait pas étonnant que les premières personnes qu'ils rencontrent le reportent pour tapage nocturne ! Bien qu'il ne soit même pas sûr qu'il fasse nuit.

Finalement, il se dit que de toute façon, ce n'était qu'un rêve, et quitte à en faire un aussi dingue, il n'avait qu'à y aller jusqu'au bout.

« Je veux bien, oui, Monsieur Allegro. (Il préférait rester poli. Un type avec une voiture pareil ne pouvait décidément pas être totalement sain d'esprit.)
— Alors grimpe ! Hop, en avant la musique ! »

C'est ainsi que Léonard se retrouva à voyager sur la voiture la plus bizarre de sa vie, en compagnie d'un type avec une santé d'esprit plus que discutable !

« Alors p'tit gars, qu'est-ce qui t'amène par ici ?

Allegro était presque obligé de crier pour se faire entendre par son passager.

— Je réparais l'évier de ma grand-mère, lorsque j'ai glissé sur une éponge, et je me suis réveillé sur ce chemin !
— C'est pas de bol ça ! Le placard sous l'évier est l'une des pires entrées du Monde Renversé !
— Le Monde Renversé ?
— Ouaip, p'tit gars. C'est là où tu te trouves actuellement !

Actuellement, je me trouve surtout dans un rêve complètement déjanté ! Pensa-t-il.

— Pourquoi « renversé » ?
— Bah, ça sonne mieux qu' « à l'envers », non ?

Pourquoi pas, après tout. C'était d'une logique… Imparable.

— Comment s'appelle ce chemin ?
— Le Chemin des Solitaires. Mais tout le monde l'appelle le Chemin des Perdus à cause de la brume. T'as d'la chance que j't'ai trouvé, parce que sinon, avec tout ce brouillard, tu te serais sûrement paumé avant d'arriver à la ville ! »

Léonard ne fit qu'hocher la tête en réponse.

Allegro déposa Léonard à l'entrée de ce qui ressemblait à une ville.

« Allez, p'tit gars. C'était sympa de faire ta connaissance ! Et bonne chance ! »

Avec ça, il repartit, chantant faux par-dessus le brouhaha de son véhicule. Léonard le suivit des yeux jusqu'à qu'il prenne un tournant, et disparaisse derrière une haie.

Il observa ses alentours. Le brouillard s'était dissipé depuis longtemps. Il n'y avait pas grand monde dans la rue. Sur sa droite, un panneau qui indiquait :

<- Chemin des Solitaires : Pensez à prendre votre jeu de cartes !

Bienvenue à Lugubrance Ville, là où vos pires cauchemars sont vos voisins !


Rassurant…

Les rues de la ville étaient presque désertes. La plupart était pavée et humide, comme s'il avait plu il y a peu de temps. Il n'y avait presque pas de lumière, et les quelques lampadaires qu'il rencontra, ceux à l'ancienne où il fallait allumer les bougies, étaient éteints. Il vit passer quelques personnes dans son errance, et elles présentaient toutes des attributs pour le moins particuliers. L'une avait des oreilles de lapins, l'autre avait une queue verte dépassant de son manteau. Elles gardaient la tête baissée, et ne s'arrêtaient même pas pour lui jeter un coup d'œil.

Finalement, il arriva sur une grande rue. Les maisons étaient hautes mais étroites, la plupart avec des charpentes de bois. La ville ressemblait à une ville hollandaise. Au loin il vit un panneau : Office du Tourisme.

Il allait enfin pouvoir se renseigner sur où il avait atterri ! Pressant le pas, il se dirigea vers l'office. Il y avait bien plus de monde que dans les petites ruelles qu'il avait traversées auparavant. Il vit passer un couple riant entre eux, et elle, lui fit un gentil sourire, dévoilant des dents rouges. C'était véritablement le rêve le plus bizarre qu'il n'avait jamais fait.

A première vue, l'Office du Tourisme était fermé. Il n'y avait pas de lumière, et il n'apercevait personne à travers les vitres. Posant sa main sur la poignée, il se rendit compte que c'était ouvert. Il entra doucement, faisant attention à ne pas faire de bruit.

L'office ne contenait pas grand-chose, à l'exception d'un grand bureau, d'une bibliothèque, et d'un canapé au fond de la pièce, expliquant pourquoi il ne l'avait pas vu plus tôt, sur lequel dormait un homme. Il était gros, et ressemblait à une énorme boule avec son gros ventre, et ses petits bras et petites jambes. Il portait un pantalon à rayures verticales, et Léonard ne put s'empêcher de comparer l'homme aux grosses boules de cirque sur lesquelles marchent les clowns. Retenant un rire, il s'approcha du bureau. Dessus, il trouva une carte et un guide touristique. S'en saisissant, il décida de quitter l'office avant que le gros homme se réveille.

Dehors, il chercha d'abord à savoir où il se trouvait. Il leva la tête et chercha le nom de la rue. Repérant un petit panneau sur un mur, il lut : Avenue Sans Nom.

Qui appelle une rue ainsi ? Se demanda-t-il. Au final, il repéra tout de même la rue sur la carte. Léonard, en homme carré et réaliste, décida qu'il devait trouver un hôtel pour passer la nuit. L'Hôtel Biscornu était le plus proche de sa location.

Il marcha en direction de l'hôtel. Il frissonna en sentant l'air frais de la nuit se faufiler sous son t-shirt. Il se fit la remarque que c'était la première fois qu'il avait la sensation de froid dans un rêve. Il se promit d'acheter un manteau dès que le soleil serait levé. En dehors du froid, les ruelles sombres n'étaient pas très rassurantes. Il se surprit plusieurs fois à se retourner, pratiquement sûr d'avoir entendu quelqu'un derrière lui.

Au détour de l'une d'elles, il repéra une forme sombre du coin de l'œil. Hâtant le pas, il vérifia sur sa carte qu'il était toujours sur le bon chemin. Il serait bientôt à l'hôtel, s'il se dépêchait, il pourrait éviter tous problèmes. Avant même qu'il puisse lever la tête de la carte, il se retrouva plaquer contre le mur. Surpris, tout l'air de ses poumons s'échappa. Il haleta pour reprendre son souffle.

« Ccce n'est pas une très bonne idée de ssse balader ssseul à une heure pareille, dit une voix sur sa droite.

La voix sonnait presque comme le sifflement d'un serpent. Sur sa gauche, il entendit un rire qui ressemblait à celui d'une hyène. Le manque de lumière l'empêchait de voir correctement les deux compères.

— Donne-nous ton argent ! ordonna la hyène.
— Je n'en ai pas.

Il reçut un coup dans la mâchoire. Il sentit la douleur comme s'il était dans la réalité. Le goût du sang emplit sa bouche, et il cracha par terre, massant sa joue.

— Ne mens pas ! siffla le serpent. Fouille-le !

La hyène s'approcha. Léonard put discerner deux yeux rouges comme des rubis, brillant dans la pénombre. Il remarqua ensuite les mains griffues de son agresseur. Inspirant un bon coup, il s'ordonna de rester calme. Cela serait pire s'il commençait à paniquer.

— T'es bien tranquille, dis-donc, susurra le serpent dans son oreille. Cccc'est la peur qui te paralyse ?

Il ne daigna même pas répondre. Il se crispa en sentant des mains griffues le tâter pour chercher son argent. Elles glissèrent dans les poches de son jean. Malheureusement pour ses agresseurs, il n'avait vraiment rien sur lui.

Soudainement, le serpent s'effondra au sol. Trop occupé à tenter de le voler, il n'avait pas vu arriver une quatrième personne. La hyène se retourna vivement. Léonard vit un reflet métallique, entendit le bruit du métal qui cogne contre un crâne, et la hyène fut par terre à côté de son compagnon.

« Suis-moi, lui intima son sauveur. »

Léonard ramassa le guide et la carte, avant de se rendre compte qu'ils étaient complètement trempés, et inutilisables. Il sortit de la ruelle sombre à la suite de l'inconnu, lequel alluma un briquet pour observer la personne qu'il avait sauvé.

Léonard le détailla avec des yeux ronds. Le jeune homme qui se tenait devant lui devait avoir la vingtaine. Il était à peine plus grand que lui, avait la peau gris clair, des yeux bleus, et des cheveux argentés. Il lui sourit, et Léonard remarqua que ses dents étaient toutes pointues. Il avait laissé la barre en métal qu'il avait utilisé pour abattre ses agresseurs dans la ruelle. Il tendit la main :

« Moi c'est Shap. Shap O'meullon.

Léonard lui serra la main.

— Et j'imagine que ta petite-amie s'appelle Bottes de Cuir ? Ironisa-t-il.

Shap le regarda avec confusion.

— Je n'ai pas de petite-amie. Et pourquoi s'appellerait-elle Bottes de Cuir ?
— Laisse tomber, c'est pas grave, soupira-t-il. Moi c'est Léonard. Merci de m'avoir sauvé, en tous cas.
— Pas de problème ! Shap lui fit un grand sourire. Mais sérieux, qu'est-ce que tu foutais dehors à une telle heure ?
— J'allais à l'Hôtel Biscornu.
— Quoi ?! s'exclama son sauveur. Et passer la nuit tout seul ?
— Euh…Oui. Je ne connais personne ici, je viens juste d'arriver.
— Raison de plus pour pas rester seul et venir faire la fête avec moi ! Viens, on va essayer d'attraper un taxi. »

Léonard suivit Shap à travers les ruelles de Lugubrance. Le… Il ne savait pas vraiment comment l'appeler, sifflotait tranquillement. Il ne posa pas une seule question à Léonard. Au bout d'un moment, il entendit le bruit d'une voiture.

« Voilà notre taxi ! le prévint Shap. »

Léonard ne s'attendait pas du tout à ce qu'il découvrit. Le taxi était en réalité un corbillard, et le conducteur un squelette avec un nœud papillon, et un haut de forme !

« Bah alors ? Tu montes pas ? s'étonna Shap. T'inquiète, y'a aucun risque, les squelettes conduisent très bien !
— Ouais, c'est pour ça que c'est un squelette, grommela-t-il pour lui-même.

Il monta tout de même dans le taxi.

— Emmène-nous au Violon Désaccordé, chauffeur ! »

La seule réponse qu'ils eurent fut les claquements des mâchoires du squelette.

___


« Alors, comment tu t'es retrouvé seul à chercher l'Hôtel Biscornu ?

Le corbillard roulait déjà depuis quelques minutes. Léonard commençait à trouver ce rêve de plus en plus étrange. Sans compter les créatures qu'il y avait rencontrées, il ressentait aussi de véritables sensations, comme le froid et la douleur. Surtout, celle-ci ne l'avait pas réveillé !

— Je suis tombé dans le placard sous l'évier de ma grand-mère, et je me suis réveillé sur le Chemin des Solitaires. Là, j'ai rencontré un type qui s'appelait Allegro, et qui m'a emmené jusqu'à Lugrubance Ville, raconta Léonard.
— T'as rencontré Allegro ?! La chaaaance ! s'exclama Shap. Léonard ne put s'empêcher de penser qu'il se comportait comme un gamin. Mais attends ! Tu veux dire que tu viens pas du Monde Renversé ? T'es un humain ? »

Léonard hocha la tête.

« C'est la première fois que je rencontre un humain ! Enfin, vivant, j'veux dire. Mais c'est classieux quand même !
— Il n'y a pas beaucoup d'humains, ici ?
— Tu déconnes ? Vous êtes pas spécialement aimés par ici. Voire vraiment pas du tout en fait…Au final, t'as plutôt eu de la chance d'être tombé sur moi ! Sinon, t'aurais sûrement fini bouffé avant la fin de la nuit. C'est une bonne chose que j'ai décidé de t'emmener au Violon Désaccordé, on va pouvoir s'occuper de toi. »

Il se serait fait bouffer ? D'accord, là il commençait vraiment à paniquer

« Ce n'est qu'une rêve, ce n'est qu'un rêve, se chuchota-t-il encore et encore pour se rassurer.
— C'est ce que vous dîtes tous, vous les humains en arrivant ! Enfin, c'est ce qu'on raconte. Mais quand vous vous faites bouffer, vous y croyez tout de suite moins ! »

Alors c'était vraiment pas un rêve ? Reste calme ! pensa-t-il. Paniquer ne servirait à rien, il fallait qu'il garde la tête claire.

« Shap, comment je peux rentrer chez moi ? demanda-t-il.
— Regarde ! L'interpela Shap, ignorant complètement sa question. Là sur ta droite, c'est la Banque Bancale de Lugubrance !
— Shap ! fit-il plus fort. Comment est-ce que je fais pour rentrer chez moi ?
— Et là, c'est le Boulevard Farfelu ! Peu importe ce que tu cherches, tu le trouveras ici.
— SHAP ! Cria-t-il.
— Oui, oui, rentrer chez toi, je t'ai entendu. Ecoute, personne n'est jamais sorti du Monde Renversé. Alors je sais pas. »

Léonard resta figé. Personne n'était jamais sorti du Monde Renversé.

« T'inquiète pas, va ! On va faire de toi un bon petit Timbré !
— Un Timbré ?
— Oui, un Timbré. Les habitants du Monde Renversé. Parce qu'on est tous un peu timbrés ! »
Ça, il voulait bien le croire.


Chapitre 2-Une soirée alcoolisée :
Spoiler:
Léonard et Shap descendirent du corbillard. Le second sortit de la poche de sa veste une petite bourse pourpre. Le squelette leva deux doigts osseux (le mot prenant tout son sens dans cette situation particulière) et Shap posa deux billes noires dans la bourse du mort. Le squelette le remercia en faisant claquer ses mâchoires. Léonard se fit la remarque de demander à Shap comment marchait la monnaie ici ; autant apprendre quelques trucs utiles, s’il n’y avait aucun moyen de sortir de ce foutu monde à l’envers. Pardon, renversé…

Le Violon Désaccordé n’était à première vue pas très différents d’un bar normal. Tables rondes ou carrées en bois, chaises en bois également, une décoration simple, du bruit. Rien de très étrange. Enfin, seulement en extérieur. Il fallait dire qu’à l’intérieur, il y avait toutes sortes de…créatures, discutant, criant, riant…
« Ne t’éloigne pas trop de moi, lui conseilla Shap. »
Léonard avait beau considérer son guide comme étrange, il était content de l’avoir.

Il le suivit à travers la foule. Evitant de justesse une serveuse aux cheveux vert émeraude, il se glissa entre deux tables. Shap, devant lui, semblait parfaitement à l’aise, se mouvant entre les personnes sans difficulté. Il fronça du nez sous les odeurs qui assaillirent ses narines, la sueur rance, l’alcool et la nourriture. Les gens le poussaient sans considération, sans même lui jeter un regard. En temps normal, il aurait demandé rétribution, mais, comme toute personne saine d’esprit, il tenait à la vie, et jugea donc que pour rester vivant, se faire tout petit était sans conteste la meilleure option. Une jeune fille lui attrapa la manche pour lui faire les yeux doux. Elle avait des pierres précieuses incrustées sur les pommettes, et ses grands yeux bleus lui firent presque regretter de devoir refuser son invitation.
« Désolé Mademoiselle, mais je suis vraiment pressé…
— Ce n’est pas grave, une autre fois peut-être ! L’excusa-t-elle d’une voix claironnante.»
Elle lui fit un clin d’œil, et l’embrassa sur la joue.

Au bout d’un temps qui lui parut infini, il parvint tout de même à atteindre le bar. Une femme servait une boisson à Shap.
« Léonard, je te présente la propriétaire de bar, l’informa-t-il.
La femme devait avoir autour de la trentaine. Elle paraissait humaine, si on ne comptait pas ses yeux jaunes aux pupilles fendues, comme ceux d’un lézard. Elle avait de longs cheveux châtains tressés, et un joli visage.
« Aude Phôrm, se présenta-t-elle en lui tendant la main.
C’est la foire aux chapeaux par ici, se dit-il avec sarcasme. Il lui serra la main, et lui fit un sourire poli.
— Léonard Alban. »

Shap se pencha alors au-dessus de bar. Aude rapprocha son oreille, et il lui chuchota quelques mots. Ses yeux s’agrandirent, et elle avala de travers sa bière. Toussant, Léonard put apercevoir sa langue fourchue.
« Shap, qu’est-ce-que…t’as encore…foutu ?! Le sermonna-t-elle entre deux quintes de toux.
— C’est pas moi d’abord ! Se défendit-il. Je l’ai trouvé dans la rue !
— Je suis pas un chien, grommela-t-il, plus pour lui-même qu’autre chose. »
Aude le détailla du coin de l’œil. Il se sentit tout de suite mal à l’aise.
« Bon, il va falloir qu’on discute sérieusement, dit-elle en soupirant. Et surtout, pas dans un bordel pareil, où des oreilles mal intentionnées pourraient nous entendre. »

Se saisissant d’un tabouret, elle monta dessus, pour ensuite se tenir debout sur le bar. Elle ramena ses cheveux dans son dos. Elle se racla la gorge pour se préparer. Mettant ses mains autour de sa bouche, elle cria :
« MESDAMES, MESSIEURS, ses yeux survolèrent la foule qui s’était tue, ET AUTRES… VOUS AVEZ EXACTEMENT TROIS MINUTES POUR VOUS CASSER, OU JE DEMANDE A WINA DE LE FAIRE ! »
L’effet fut immédiat : la foule se dirigea sans plus attendre vers la sortie, y compris les vieux alcooliques se plaignant de ne pas avoir fini leur boisson. Léonard vit passer un type à moitié déshabillé, se demandant bien ce qu’il lui était arrivé, avant de voir sa compagne, dans le même état que lui. La menace fut efficace (même s’il ne savait toujours pas qui était Wina), et en quelques minutes, le bar fut complètement vide.

La serveuse aux cheveux verts se rapprocha.
« Je n’ai même pas eu besoin d’intervenir, dit-elle avec une moue déçue.
— Tu es…Wina ? Demanda-t-il, surpris.
Elle semblait inoffensive… Jusqu’à qu’elle lui sourisse, laissant voir ses crocs aussi noirs que ses yeux d’une froideur déconcertante.
— Exact. Ravie de faire ta connaissance ! »
Là, Léonard prit vraiment conscience que le monde dans lequel il était tombé n’était clairement pas tout rose et plein de bonbons.

_____


« Alors, maintenant que tout le monde a fait la connaissance de notre petit humain Léonard, nous allons pouvoir sérieusement réfléchir au fait que ses chances de mourir dans ce monde sont affreusement hautes.
— Merci de faire comme si j’étais pas là, Aude. »

Léonard avait expliqué pour la énième fois comment il était arrivé dans le Monde Renversé. Grâce à leur conversation, il avait pu cerner plus ou moins la propriétaire et la serveuse.
Aude était quelqu’un de réaliste et terre-à-terre, qui ne s’embarrassait pas de considérations qu’elle considérait inutile. La franchise avant tout.
Au contraire, Wina était mielleuse et séductrice. Il était très dur de savoir ce qu’elle pensait, toujours à éviter les réponses précises, préférant poser les questions plutôt qu’y répondre.
Pourtant, s ces deux-là s’entendaient parfaitement bien. (A son grand damne.)

« Je vais appeler Jasper. Il saura quoi faire, prévint-elle aux trois autres.
Shap, qui regardait par la fenêtre avec une expression de pur ennui, leva la tête avec un grand sourire.
— Oh tiens, Shap se réveille, se moqua Wina. »
Celui-ci lui tira la langue. Elle lui fit un clin d’œil.

Aude se saisit du téléphone, l’un de ces vieux téléphones qu’on voit dans les films en noir et blanc, remarqua Léonard, et composa un numéro.
« Allo ? Oui c’est Aude… Non, je n’ai encore tué personne… Un autre problème… Je ne peux pas t’en parler au téléphone… Oui le grand amour de ta vie est là. (Elle roula les yeux à ce moment. Léonard jeta un coup d’œil à Wina qui semblait totalement désintéressée.) Ramène juste ton petit cul le plus vite possible…. C’est ça, pauvre con. Casse toi. »
Elle raccrocha.


Une fois cela fait, elle décida qu’il était temps de s’occuper de leur invité.
« Alors, Léonard. Je vais t’apprendre deux, trois conneries sur ce monde et Lugubrance Ville. »
Il hocha la tête.
« Tout d’abord, ici le soleil ne se lève jamais.
— Quoi ?
Il la regarda comme si un tournesol lui avait poussé sur la tête (ce qui dans ce monde ne serait pas si incroyable, après tout…).
— Nous ne recevons que…comment dire…les rayons perdus. Dis-toi juste que nous vivons en permanence sous un ciel nuageux.
— Ce n’est pas un peu triste ?
— Pour ceux qui ont vécu toute leur vie ici, ça nous change rien, expliqua-t-elle en haussant les épaules. Mais pour les autres, comme toi, ça peut être dérangeant.
— Parce qu’il y en a d’autres comme moi qui viennent du monde normal ? Des humains ?
— Ouais, mais pas des humains. Ou pas tout à fait normaux. J’veux dire… Les premiers ici, c’était des humains. Des gens rejetés par la société à cause de leurs différences. Maintenant, je pense qu’on n’est plus vraiment humains. Mais là-haut, chez toi quoi, y’en a encore parfois des comme nous. On sait pas trop comment, mais ils arrivent ici. On est tous des dérangés du bocal, mais au fond, la volonté d’être accepté quelque part, c’est dans nos gènes. C’est pour ça qu’on aime pas trop les humains. Parce qu’on a été rejeté.
— Tu ferais une très bonne psychologue, susurra Wina.
— Je t’emmerde.
Léonard se sentit gêné. Gêné d’appartenir à la race humaine. Pourtant, il n’avait pas choisi d’être né humain, et il n’avait certainement pas choisi de tomber sous ce foutu évier !
— Fais pas cette tête, l’humain ! Se moqua Wina, en lui prenant les joues. T’es plus mignon quand tu fais ta tête de sarcastique plutôt que de gros nounours triste.
— Wina, laisse ce pauvre Léonard tranquille, tu vas lui faire peur. »
Léonard se débarrassa des mains de la serveuse d’un bras, et lui jeta un regard noir. Elle ne lui fit qu’un clin d’œil suggestif en échange, ce qui eut pour effet de profondément l’énerver.

La porte du bar s’ouvrit alors pour laisser entrer un jeune homme qui devait avoir le même âge que Shap, soit autour de la vingtaine. Plutôt grand, il avait les mêmes yeux qu’Aude, et ses cheveux, bien que courts et en bataille, avaient la même couleur que celle-ci.
« Y’a un ouragan qui est passé par là ou quoi ? S’exclama-t-il.
— Jasper ! C’est pas trop tôt ! Lui jeta Aude par-dessus son épaule.
— Je t’aime aussi ma sœurette préférée !
— T’en as qu’une, connard ! »
Il ne lui répondit pas car Shap venait de se jeter sur lui pour se pendre à son cou. Le nouveau venu sourit tendrement au jeune homme.
« Tu m’as manqué... »
Jasper (car c’était lui) se pencha, et déposa un léger baiser sur les lèvres de son partenaire.

Tout de suite, ça expliquait que la potentielle petite-copine de Shap ne pouvait pas s’appeler Bottes de Cuir, puisqu’elle n’était même pas potentielle en réalité… Donc l’amour de la vie de Jasper n’était pas Wina mais bien Shap. C’était plutôt…inattendu. En même temps, maintenant qu’il y pensait, il ne savait sérieusement pas qui voudrait sortir avec une fille aussi manipulatrice que Wina !
« Vous êtes ridicules vous deux ! Vous vous êtes vus hier soir ! se plaignit Aude.
— Jalouse, sœurette ? Se moqua Jasper avec un sourire narquois.
— Je vous trouve mignons personnellement, les informa Wina. Faut dire que vous me rapportez de l’argent.
Shap fit la moue à la serveuse.
— C’est moche de te faire de l’argent sur le dos de tes amis, dit-il avec un ton désapprobateur.
— C’est vrai ça, Wina ! C’est moche ! surenchérit son petit-copain.
— J’y peux rien si les photos de vous-deux vous embrassant sont si populaires ! Elles partent comme des petits pains, se défendit Wina, se curant les ongles.
— Ça suffit ! les coupa Aude. On a des problèmes plus pressants ! »
Ils hochèrent tous la tête reprenant leur sérieux.

Ils débarrassèrent une table ronde de verres, assiettes et autres qui y traînaient. Wina passa un coup dessus, pendant que Léonard et Jasper installaient des chaises autour. Shap ramassait quelques bouteilles jetées au sol pour éviter que l’un d’eux ne se blesse. Ils s’installèrent tous autour de la table.
« Bon, Jaz, nous allons avoir besoin de toi, Aude démarra la discussion. Ce jeune homme…
— Léonard, se présenta celui-ci.
— …est un humain.
Jasper siffla, et s’adossa sur le dos de sa chaise.
— Qu’est-ce qui t’as pris de venir par ici ? lui demanda-t-il.
— J’ai pas choisi de venir, grommela le jeune humain. Si je pouvais, je rentrerais bien chez moi. »
Le silence tomba autour de la table. Les quatre Timbrés se regardèrent, et Léonard se sentit rapidement de trop.
« Je ne vois qu’une solution, soupira Jasper. On peut pas le laisser se balader comme ça.
— La Duchesse ? Vérifia Aude, avec une grimace.
Son frère hocha la tête.
— C’est pas vrai… geignit Wina. La nouvelle collection est arrivée hier, on va pas pouvoir y échapper.
— J’veux pas y aller ! gémit Shap.
— Vous ne l’aimez pas ? s’étonna Léonard.
— C’est pas ça, on l’adore au contraire ! Contesta la propriétaire du bar.
— C’est juste qu’elle adore habiller les gens et… On lui sert un peu de mannequins, expliqua son frère.
— Un peu trop même, Wina jugea utile de rajouter.
— Mais le reste du temps, elle est gentille ! le rassura Shap.
— On a pas le choix les gars.
Soupir collectif.
— Sérieux, rien que d’y penser, j’ai besoin d’un truc fort là, déclara Aude. Vous êtes partants ?
Hochement de tête collectif cette fois.

_____


C’était une jolie bande de bras cassés qu’on pouvait maintenant trouver au Violon Désaccordé.

Aude avait décidé qu’empiler les verres à shot était une activité très distrayante, et s’y attelait avec un zèle remarquable. Surtout quand il fallait les vider ces verres. Pendant ce temps, Jasper et Shap étaient occupés à apprendre minutieusement les recoins de leurs bouches respectives au grand damne du reste de la bande. Léonard essayait de les regarder le moins possible. Pas parce que deux hommes s’embrassant le gênaient, mais parce que voir la langue fourchue de Jasper se glisser dans la bouche de Shap n’était absolument pas un spectacle auquel il aimait assister. C’était vraiment un autre niveau de bizarre et dérangeant ! Wina tentait, quant à elle, de faire tenir une cuiller sur son nez. Mais ne marchant déjà plus droit, la tâche se révélait difficile.

Léonard les regarda tous les quatre, à l’aise les uns avec les autres. Leur petite bande lui rappelait sa propre bande d’amis, et il prit soudain conscience de la gravité de sa situation. Il ne pouvait plus jamais rentrer chez lui. Il ne pourrait plus jamais voir ses parents, ni ses potes, plus jamais il ne pourrait se plaindre de passer une semaine dans le trou paumé qu’était Chatouillis-Les-Pies, même ses profs allaient lui manquer ! C’était pour dire. Il était coincé dans ce monde loufoque, aux créatures toutes plus folles les unes que les autres. Pourquoi ça lui arrivait à lui ? Qu’est-ce qu’il avait fait à Dieu pour recevoir un sort pareil ?! (Il savait qu’il aurait dû se convertir au bouddhisme. Les chrétiens c’était des truands, il décida.)

Wina avait finalement décidé d’abandonner son numéro de cirque prétextant que : « C’est à cause de la cuiller d’abord, elle est même pas droite. J’lui ferai payer ! », pour venir s’affaler gracieusement sur une chaise à côté de Léonard.
« C’est quoi cette tête de déterré ? lui susurra-t-elle.
— Mêle toi de tes affaires.
— Tu es sous notre protection maintenant ! Tes affaires sont mes affaires !
— Pourquoi vous m’aidez d’abord ? Vous l’avez dit vous-mêmes, vous aimez pas les humains.
Il aurait dû se taire, il le savait. Ces quatre-là était sa seule chance de rester en vie. Et Wina pouvait être carrément flippante. Seulement, c’était sans compter l’alcool.
— On n’est pas tous comme ça. Et puis…»
Son regard prit un air rêveur et mélancolique.
« Il y a des choses qui n’ont pas de prix. On s’en voudra toujours de les perdre… »
Léonard la regarda, l’esprit plein de questions sur ses paroles mystérieuses. Cependant, Wina ne semblait plus du tout encline à lui parler, cherchant frénétiquement quelque chose dans son sac.
« Victoire ! Je savais que je l’avais pris avec moi ! »
Elle tenait dans sa main un vieux Polaroid, un grand sourire victorieux sur le visage.

Elle s’approcha sur la pointe des pieds des deux tourtereaux qui s’étaient finalement endormis dans les bras l’un de l’autre, bien plus déshabillés que quand ils étaient arrivés. Elle manqua de tomber sur une marche invisible (« La marche de l’alcool, d’après Aude, dans tous les sens du terme. »). Elle atteignit finalement le canapé, sans réveiller personne, sans s’étaler une seule fois, et victorieuse, elle prit une photo du couple endormi. Se laissant tomber sur une chaise, elle attendit patiemment que la photo soit visible, l’agitant dans les airs avec un air satisfait.

« Ils sont trop mignons ! S’exclama-t-elle au bout d’une paire de minutes. Je m’en fous, celle-ci je la garde pour ma collection personnelle. »
Elle regarda suspicieusement autour d’elle, comme si quelqu’un pourrait se cacher sous une table et lui voler sa photo. Elle se leva, marcha sur la pointe des pieds en direction de son sac lorsque…
BAM !
Elle tomba à plat-ventre, criant un juron dans sa chute. Léonard chercha ce qui avait bien pu la faire tomber, mais ne le trouva pas.
« Je le savais ! »
Elle tenait toujours la photo bien au-dessus du sol.
« Je sentais que j’étais maudite ! »

Jasper ouvrit les yeux, réveillé par la serveuse. Il jeta un coup d’œil autour de lui, avant de grommeler :
« T’es pas maudite, t’es juste incapable de marcher sans te ramasser quand t’es bourrée. »
Puis il referma les yeux, se serrant plus près encore de son petit-copain (si c’était possible), et se rendormit.
Wina roula sur le dos et contempla sa photo.
« C’est pas possible, je crois qu’il a raison en plus, admit-elle. »
Elle regarda Léonard, fronçant des sourcils, en intense réflexion.
« J’ai l’air stupide ? »
Il hocha la tête avec hésitation, peu sûr de sa réaction. Elle soupira, et laissa tomber ses bras en arrière.
« Sérieux, je crois que j’ai un peu trop forcé sur l’alcool. »
Ce n’était pas lui qui allait lui dire le contraire. Elle resta là, à contempler le plafond, sans rien dire.

Aude s’approcha de Léonard en soupirant.
« Désolée pour ces trois-là, ils sont incapable de tenir leur alcool. »
Léonard hocha la tête, sans un mot. Il n’avait pas spécialement envie de parler. Il était triste, sa famille lui manquait, il voulait rentrer chez lui.
« Wina est comme toi quand elle boit. Elle finit toujours triste et amorphe. »
Aude soupira.
« Ecoute, j’sais pas si ça va te consoler, mais personne n’arrive ici par hasard. Tout le monde ne peut pas entrer dans le Monde Renversé. Si tu es ici, c’est qu’il y a une bonne raison.
— J’ai un peu de mal à la voir cette bonne raison là.
— T’inquiète, petit humain, tout vient à point à qui sait attendre. »
Elle lui fit un sourire, alors qu’il lui jetait un regard surpris.
« Je suis pas aussi illettrée que tu le pense ! »

Elle se leva, et claqua dans ses mains.
« DEBOUT TOUT LE MONDE ! »
Wina lui jeta un regard torve, mais se leva. Jasper se réveilla en sursaut, manquant de faire tomber Shap du canapé.
« Je vous prête mes chambres d’amis pour ce soir, montez tous ! Vous deux, ajouta-t-elle en direction du couple, si vous salissez le lit, c’est vous qui lavez ! Bien compris ? »
Ils hochèrent la tête.
« Parfait. Allez, tout le monde au lit ! »

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Dernière édition par Elysabeth le Sam 17 Mai 2014 15:44, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: [13+]Lugubrance Ville
MessagePosté: Sam 17 Mai 2014 11:45 
Maîtresse des Smileys
Lvl 9
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Inscription: Lun 28 Avr 2014 12:32
Messages: 253
(mince, jpensais avoir deja repondu, désolée)

C'est genial! L'univers fou est bien construit, j'ai vraiment hate de lire la suite!
Ça me donne presque envie d'en faire un dessin voire plusieurs illustrations! (Mais j'aurais peur de gacher ton univers / _ \ )

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 Sujet du message: Re: [13+]Lugubrance Ville
MessagePosté: Sam 17 Mai 2014 15:48 
Lvl 4
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Inscription: Lun 28 Avr 2014 06:26
Messages: 52
Merci beaucoup! Il m'a fallu un peu de temps pour construire l'univers, et je suis extrêmement contente qu'il te plaise.

yassou a écrit:
Ça me donne presque envie d'en faire un dessin voire plusieurs illustrations! (Mais j'aurais peur de gacher ton univers / _ \ )

N'hésite pas à faire des dessins! Cela me ferait vraiment très plaisir, et il n'y a aucune raison que tu gaches l'univers! Si jamais tu veux des détails sur un personnage, physique ou autre, demande moi, je te répondrai avec plaisir!

Voilà, le deuxième chapitre est posté! On continue dans les blagues nulles, mais qui me font marrer! %) (Dites moi que vous avez compris celle de la Mafia Sco, ça me rassurera...)

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